Table des matières

Pourquoi j’ai voulu faire ce voyage ? 3

En pratique 4

Le choix du trajet 4

La préparation du voyage 5

Le vélo 5

Les vêtements 7

Les outils 7

Les accessoires utiles 7

Les sacoches 9

L’hébergement 10

La nourriture 10

La santé 11

Le retour d’expérience 13

Les voies vertes 13

De Pont Saint Esprit à Bédarieux via Montpellier 14

La solitude 14

La technique vélo 15

La santé 15

La photo 16

Le GPS 17

Carnet et impressions de voyage


Les photos sélectionnées , localisées et commentées, pour mes voyages 2016, 2017 et 2018 ...


Toutes les photos : presque toutes les photos prises en route, mais sans commentaires.

De Bayonne à Bourbon-Lancy

De Bourbon-Lancy au Gard

Du Gard à Toulouse


L’article pour le petit journal de mon quartier


A la manière de … G.Bruno, auteur du « Tour de la France par deux enfants »





Site mis à jour le 25 juillet 2018





Pourquoi j’ai voulu faire ce voyage ?


Pour n’avoir qu’une seule chose à faire pendant 2 mois

La vie professionnelle du cadre du XXIe siècle est fractionnée en multiples tâches d’importances et d’urgences diverses, fréquemment interrompues par les arrivées de mail et autres appels téléphoniques. Il règne alors dans le cerveau du cadre une agitation frénétique, entretenue par d’innombrables préoccupations qui perturbent les réflexions sur les décisions qu’il doit prendre sans tarder. De cet encombrement mental, découle l’envie pressante de fermer le robinet des sollicitations et de se retrouver seul avec pour unique souci la gestion de son quotidien. Le départ en retraite est bien entendu l’instant rêvé pour cela. Ce n’est pas comme des vacances qui entraînent finalement un bon nombre de préoccupations, c’est plutôt quelque chose comme une retraite, au sens propre du terme, c’est à dire «  se retirer » sous-entendu « à l’écart du monde et du bruit ».

Pour prendre un grand bol d’air

J’ai trop longtemps vu passer les printemps sans vraiment profiter de la nature, sans me baigner dans cette végétation exubérante de mai et juin, dans ces camaïeux de verts dans les premières chaleurs de l’année, au milieu de la faune juvénile. Cette retraite espérée devait donc se faire au grand air, à pied ou à vélo. Comme je suis plus à l’aise en vélo qu’à pied et que j’avais fait l’expérience de 3 jours consécutifs de randonnées à vélo, j’ai choisi le vélo.

Pour me remettre en forme physique

La vie de bureau est très néfaste à l’animal humain qui a besoin de faire de l’exercice pour se maintenir en bonne santé. Comme j’ai l’angoisse de vieillir malade, j’ai choisi de commencer ma retraite par un grand stage de remise en forme à raison de 6 heures de vélo par jour pendant 2 mois, assorti d’un régime alimentaire équilibré.

Pour découvrir une face méconnue de la France

Nos contemporains de tous les pays riches vont faire du tourisme de plus en plus loin pour visiter les plus beaux sites mondiaux. Ces sites sont maintenant saturés, on y fait la queue pour voir des monuments que l’on connaît déjà aux trois quarts puisqu’on les a vus maintes fois à la télévision ou sur Google StreetView, quand ce n’est pas en réalité virtuelle ; les seules surprises que l’on a sont le bruit et les odeurs des autres touristes ! On peut même vérifier si le Big-Mac a le même goût à Paris qu’à Hong-Kong.

J’ai personnellement plus de plaisir à découvrir un joli coin au détour d’un chemin perdu de la France profonde qu’à voir « en vrai » un des plus beaux sites touristiques mondiaux. C’est ainsi que je poursuis ma quête de beaux endroits, à portée de pied ou de vélo. Qui plus est, c’est un plaisir accessible à tous et c’est bon pour la planète, alors que ce serait invivable si tous les terriens venaient visiter la Tour Eiffel ! Et ça fait marcher l’hôtellerie française, victime de la peur du terrorisme.



En pratique

Le choix du trajet



J’ai donc cherché comment rouler en terrain plat pendant 50 ou 60 jours en France sans croiser trop de voitures. Impossible ? Doux rêve ? C’est sans connaître nos merveilleuses Voies Vertes, Véloroutes, Eurovélo... : lentement aménagées depuis une vingtaine d’années le long des canaux, des rivières, ou le long des côtes : ces pistes sont idéales pour le randonneur tranquille que je suis. Évidemment, le réseau de ces voies vertes est assez limité, mais présente déjà de nombreuses possibilités. Quand on regarde la carte de France de ces voies vertes http://www.af3v.org/-Les-VVV-de-France-.html, on constate que le choix est quand même assez limité pour celui qui veut faire le tour de la moitié Sud de la France ; le trajet est bien vite trouvé : Bayonne-St Nazaire le long de la côte Atlantique par la route Eurovélo1 (alias Vélodyssée), St Nazaire-Mulhouse par la route Eurovélo 6 qui commence par « la Loire à Vélo » jusqu'à Digoin, puis suit le canal du Centre jusqu’à Chalons-sur-Saône et remonte la Saône puis le Doubs.

Pour revenir vers le sud sans revenir sur ses pas (ou plutôt sur ses traces de roues), il faut franchir le Jura, qui est très accidenté côté français donc hors de portée de mes mollets de sexagénaire chargés de tirer 30 kg de vélo et de bagages ; mais côté Suisse, le lac de Neuchâtel puis le Léman offrent un itinéraire assez plat pour rejoindre Genève. Reste quand même à atteindre le Lac de Neuchâtel depuis Mulhouse ou Belfort. Deux solutions sont envisageables : contourner le Jura par le nord, par Bâle, avec un minimum de dénivelé ou franchir le Jura de Belfort à Bienne par un col à 850 mètres d’altitude, soit 500 m plus haut que les vallées voisines ; c’est la solution que j’ai choisie, prêt à monter ces 500 m très lentement, voire à pied. Le passage du Lac de Neuchâtel au Lac de Genève se fait aussi par un seuil d’environ 500 mètres d’altitude : ces deux seuils seront donc les épreuves les plus physiques du voyage. Les voies cyclables autour des lacs de Neuchâtel et de Genève sont bien aménagées, mais pas toujours isolées des routes, on le comprend. Par contre, en zone montagneuse, il y a peu d’aménagements cyclables, certains tronçons peuvent être pénibles. Le site http://www.veloland.ch décrit très bien de nombreux parcours cyclables en Suisse.

De Genève à la Méditerranée, j’ai simplement choisi de suivre l’itinéraire Viarhôna jusqu’à Pont St Esprit. Cet itinéraire est encore très incomplet (achevé à environ 60%), en particulier au sud d’Avignon. J’ai donc choisi de traverser les collines du Gard jusqu’à Montpellier puis Sète par les routes départementales. Comme j’avais déjà suivi le Canal du Midi, qui est la solution la plus agréable pour joindre Sète à Toulouse à vélo, j’ai choisi de rentrer de Sète à Toulouse par la Montagne Noire par la voie « Passa païs »de Bédarieux à Mazamet ; c’est une ancienne voie de chemin de fer, donc en pente douce. J’ai ensuite pris de petites routes jusqu’à Revel puis traversé les coteaux du Lauragais jusqu’au seuil de Naurouze où j’ai retrouvé « mon » Canal du Midi qui m’a ramené dans la ville rose.

Une fois choisi le circuit, reste à choisir le sens ! J’ai considéré que, vus les vents dominants d’Ouest, il valait mieux remonter la Loire vers l’est pour voyager dos au vent ; ce choix s’est avéré le bon, autant pour le vent d’ouest en pays de Loire, que pour le Mistral qui m’a accompagné en vallée du Rhône. Finalement je n’ai jamais été très gêné par le vent durant mon périple, une belle chance. Mais la médaille a son revers : quand on prend la pluie et qu’on voyage dans le sens du vent, on la prend longtemps car on suit la perturbation !



La préparation du voyage



La préparation du voyage consiste essentiellement à se préparer à deux mois d’absence, c’est à dire éviter ou reporter tout engagement ou rendez-vous durant ces mois-là, et faire à l’avance ce qui doit l’être (ex : déclaration d’impôts!). C’est à mon avis ce qui est le plus difficile et qui m’a demandé une forte anticipation, entre autres pour mes engagements associatifs.

La préparation effective du voyage, du vélo, des bagages, de l’hébergement peut se faire en quelques heures, et très peu de temps à l’avance ; cette capacité d’organiser son voyage presque sans délai est un des avantages du voyage à vélo.

Le vélo

En fait, je n’ai pas acheté ce beau vélo rouge dans le but de faire ce voyage. Je l’avais acheté en 2014 pour un usage surtout urbain, usage intensif car c’est mon moyen de transport principal. Je voulais donc un très bon vélo, à ma taille, bien solide pour ne pas avoir d’ennuis fréquents, à la fois performant et confortable, ce qui est contradictoire dans le monde du vélo ; je le voulais aussi pratique, c’est à dire bien équipé.

Ces critères m’ont orienté malheureusement en dehors de France, car les fabricants français ne s’intéressent pas au marché du vélo de ville haut de gamme. Mon vélociste m’a proposé des vélos hollandais de marque Kuga, excellents, mais que j’ai trouvé un peu trop coûteux, et des vélos allemands étonnamment nommés « Velodeville » qui ont l’avantage d’être configurables avec les accessoires que l’on souhaite. J’ai ainsi choisi :

-Un cadre en alu destiné à un usage sportif tous chemins, c’est à dire à la fois solide et pas trop lourd (tout équipé, on arrive quand même à 15 kg, comme mon vieux vélo routier à roues de 650 demi-ballon!), un genre de VTC pas trop lourd. Je l’ai pris rouge pour aller plus vite !

-Un guidon réglable, qui permet de trouver la position idéale et éventuellement d’en changer en cas de grand vent par exemple ou de contractures.

-Des roues double paroi, indispensables pour franchir les trottoirs en ville sans casser de rayons !

-Des pneus Schwalbe Marathon racer, à la fois solides, assez résistants aux crevaisons, et performants du fait de leur assez faible largeur. Le confort est un brin sacrifié.

-Transmission Shimano Alfine 8 vitesses dans le moyeu, avec des développements s’étalant de 2,3 m à 7 m. Le système mécanique dans le moyeu, sans dérailleur, est vraiment très pratique en ville pour pouvoir changer de vitesse à l’arrêt ou très vite. La chaîne est dans un petit carter en plastique, ce qui évite de se salir, et évite aussi à la chaîne d’attraper sable et gravillons. Le système s’avère très robuste en randonnée : pas de déraillement, pas de déréglage. Les « riches » randonneurs que j’ai rencontrés, allemands ou hollandais, avaient aussi ce genre de transmission, quelquefois à courroie.

-Freins à disque : pas indispensables en ville, mais je les apprécierai beaucoup en randonnée dans les descentes.

-Garde-boues et porte bagages.

-Selle en cuir Brooks, sur ressorts : la clé du confort ! Tous les « vieux » randonneurs que j’ai croisés avaient une selle de ce genre.

-Un couvre selle en toile cirée, d’origine suédoise, pour protéger le cuir sous la pluie. Il se glisse sous la selle lorsqu’il n’est pas utile.

-Dynamo dans le moyeu et phare à LED, ce qui permet un bon éclairage, même sous la pluie. Je ne les utiliserai que pour traverser les 3 tunnels que j’ai empruntés.

-Guidon plat avec poignées ergonomiques.

-Cadenas rapide fixé au cadre : verrouillage et déverrouillage instantané, très pratique pour les petits arrêts chez le boulanger ou le temps de prendre une photo.

-Cadenas zig-zag, rigide dépliable, pour attacher le vélo à un point fixe. J’ai choisi un modèle qui est très compact une fois replié, qui est fixé dans un support au-dessus du pédalier.

-Béquille latérale, indispensable.

Étonnamment, les critères pour un très bon vélo de ville s’avèrent être aussi ceux d’un vélo de randonnée : solide, performant, confortable ! Je suis donc parti pour 3000 km avec mon vélo quotidien « de luxe », qui s’est révélé très bien adapté à la longue randonnée ; j’ai juste regretté de ne pas avoir mis des sacoches sur la roue avant afin de mieux équilibrer le vélo qui s’est avéré un peu instable dans les rares descentes.

Pour ma randonnée 2017 : je me suis équipé de sacoches avant qui stabilisent effectivement le vélo de manière très sécurisante : plus de vibrations dans les descentes ! J’ai aussi ajouté un rétroviseur, bien utile pour voir arriver les vélos plus rapides, ou les voitures évidemment ! J’ai aussi fixé une petite boussole sur le guidon : bien pratique pour vérifier que l’on roule dans la bonne direction !




Les vêtements



Après avoir consulté quelques recommandations de randonneurs au long cours, j’ai bien sûr opté pour une garde-robe minimaliste composée simplement de la façon suivante : s’habiller pour les conditions les plus dures de froid et d’humidité, se déshabiller en faisant un lot de ces vêtements ; idem pour les conditions les plus chaudes ; ajouter un lot de sous-vêtements, une tenue de nuit et c’est tout.

En pratique, je suis donc parti avec :

Et j’ai lavé tous les soirs mes sous-vêtements juste en arrivant ; je les ai d’abord épongés dans la serviette de toilette, puis mis à sécher la nuit. Je suis souvent reparti le matin avec ces vêtements humides mis à sécher sur le porte-bagages...

Les outils



Sachant mon vélo en très bon état et ayant à parcourir des voies peu éloignées de centres urbains, j’ai pris un jeu minimal d’outils: de quoi réparer une crevaison + une chambre à air, quelques clés pour pouvoir régler guidon, selle, freins, une clé à rayons, et les indispensables petite pince universelle, fil de fer, ficelle, chiffon...

Les accessoires utiles



Pièces d’identité, carte Vitale, monnaie et carte bleue.

Une gourde est évidemment indispensable ; étant données la saison et les zones traversées, j’ai pris une réserve maximale d’1,5 litre, qui a toujours été suffisante. Je vous donne une ruse de randonneur : dans les villages, il y a toujours un point d’eau dans les cimetières !

J’ai aussi emmené un « sac à eau » de 5 litres, sous forme d’un sac intérieur de fontaine à vin, alias cubitainer, et un tuyau de caoutchouc, pour pouvoir me prendre des douches en sauvage : ça ne m’a servi qu’une fois, mais vu le poids (2 ou 300 g), c’est un bon plan !

Le smartphone a été mon fidèle compagnon : outre sa fonction téléphone bien utile pour communiquer avec les proches et trouver les hébergements, il a joué le rôle de carte routière, d’appareil photo, de lampe de poche, de livre de lecture (Le tour de France par deux enfants, et un Jules Verne !), de pense-bêtes pour les adresses d’hébergement et évidemment de navigateur web pour organiser mon voyage grâce aux sites spécialisés de randonneurs à vélo. Son autonomie raisonnable me laissait 2 à 3 heures de navigation ; je ne l’activais que lorsque c’était nécessaire, c’est à dire dans les villes ou villages pour trouver le début de la piste, aux intersections et pour rejoindre la piste lorsque je m’en étais éloigné. J’avais aussi un petit accumulateur annexe, de capacité moitié moindre que mon smartphone, que j’ai utilisé un jour sur deux environ. Je devais bien sûr recharger tout ça le soir.

Carnet de voyage, crayon et stylo-bille à LED intégrée (bien pratique!)

Trousse de toilette : savon, rasoir, peigne, brosse à dents… serviette de toilette, gant de toilette, fouta (grande toile de coton légère et absorbante), pommade à lèvres, crème solaire.

Bandeau nocturne pour les yeux, bouchons d’oreille.

Petite pharmacie : médicaments pour mon traitement de cardiaque, antiseptique, pansements, pommade cicatrisante, talc.

Lunettes de soleil et lunettes de vue de rechange. (je n’utilise pas de lunettes « spécial vélo »)

Des accessoires pour les repas : couteau, fourchette, cuillères, torchon, gobelet, un quart métallique, et un objet qui m’a été très utile : une résistance électrique appelée aussi thermoplongeur, qui m’a permis de me préparer soupes instantanées, pâtes instantanées, thé ou tisane.



Et bien sûr tout ça rentre dans :

Les sacoches

J’ai utilisé un jeu de sacoches fixées sur le porte-bagages, un modèle ancien très pratique, mais malheureusement pas très solide, ni étanche ; un modèle de fabrication chinoise, siglé Peugeot, acheté en 1991 environ ; j’ai croisé un randonneur qui en avait acheté de semblables chez Intersport. Le principe est bon : 2 sacoches latérales, sur lesquelles se fixe en travers un gros sac qui peut être détaché et porté en sac à dos. Si on prend le train, ou lorsqu’on décharge, on peut tout porter en un seul voyage. Par contre, la toile est assez légère, non étanche, et surtout les coutures sont mal faites et ne résistent pas à un usage prolongé.

Dans la sacoche droite, j’ai mis les affaires de nuit : pyjama, linge et trousse de toilette, médicaments… enfermés dans un solide sac en plastique pour avoir une certaine étanchéité.

Dans celle du dessus, les vêtements de jour : pull, blouson, chemise, casquette… enfermés aussi dans un solide sac en plastique.

Dans celle de gauche, du côté où est penché le vélo sur sa béquille, j’ai mis les accessoires de cuisine et la nourriture pour le ou les deux prochains repas.

J’ai mis les vêtements de pluie dans les petites poches des sacoches, en accès rapide !

Dans la petite sacoche orange attachée sous le cadre, facile à décrocher le temps de faire des courses, j’ai mis les objets de valeur : pièces d’identité, argent, carnet de voyage, batterie …

Le smartphone a été fixé sur le cadre sur un vieux support de lampe de poche pour vélo qui s’est avéré très fonctionnel.

Sur le guidon, une vieille sacoche de guidon conçue pour les vélos dits « routiers » ou « course » des années 70, dans laquelle j’ai mis les outils, une petite gourde, des trucs à grignoter, mouchoirs, crème solaire et tube de Nivea-lèvres, accessibles en roulant.

L’ensemble de tous ces bagages fait environ 15 kg.

En 2017, j’ai acheté un jeu de 5 sacoches Vaude (2 avant et 3 arrière) et supprimé la petite sacoche de guidon et la sacoche orange de cadre. Le volume totale est excessif, mais la répartition du poids est excellente : je mets le plus lourd dans les sacoches avant (outils, eau, conserves)



L’hébergement

Comme j’ai choisi de voyager léger, surtout dans la perspective de quelques côtes à gravir, mais aussi pour simplifier globalement les bagages, j’ai renoncé à partir avec une tente, au détriment de mon budget « hébergement ». Du fait de la météo du mois de mai, qui est toujours pluvieuse au moins à 30 % (cette année, ça a été 60 % !), la perspective de camper sous la pluie m’a conforté dans mon choix de randonneur « riche ». Je me suis donc organisé pour dormir « en dur » ou presque, en ne transportant qu’un sac à viande pour mes nuits. J’ai ainsi expérimenté de multiples solutions : auberges de jeunesse ou équivalents, chambre d’hôtes modestes ou de luxe, hôtels modestes ou *** bradés, mobil-home, tente ou cabane fixe dans des campings, et quelques nuitées chez des amis ou en famille.

Pour réserver mes hébergements, je m’y suis pris peu de temps à l’avance du fait de la saison encore peu touristique. Je me suis quand même fait piéger deux fois : le week-end de l’Ascension sur la côte landaise, tous les hébergements étaient pris d’assaut, plus qu’au mois d’août, et j’ai dû prendre un hébergement cher et médiocre ; mi-juin, entre Genève et Lyon, les quelques hébergements du coin étaient réservés par une entreprise qui y avait un gros chantier, j’ai décidé ce jour-là de doubler l’étape et fait 110 km pour rejoindre l’étape suivante !

J’ai commencé mon séjour par réserver mes nuitées via booking.com, le temps de m’apercevoir que les hôtels les moins chers n’étaient pas répertoriés et que passer par Booking était quelquefois plus coûteux que de réserver en direct. A la fin, je consultais quand même Booking pour juger du taux de remplissage des hôtels de la région afin de savoir s’il me fallait réserver plusieurs jours à l’avance. J’ai souvent trouvé de bons petits hôtels par « les pages jaunes », tout simplement.

Si on peut arriver à l’étape avant 17h, une autre bonne solution « à l’ancienne » est l’office de tourisme local : les rares fois où ça m’est arrivé, j’ai eu de très bons hébergements trouvés en 5 minutes. Évidemment, trouver une chambre au mois de mai, en semaine, sous la pluie, est plus facile que lors d’un beau week-end d’août ; ça tombe bien parce que c’est aussi beaucoup plus utile !

La nourriture

Se nourrir pendant deux mois sans pouvoir cuisiner, avec l’ambition de manger sainement à prix raisonnable est un exercice difficile. Pas question de manger au resto à chaque repas, autant par souci diététique que pour le budget et parce que c’est assez ennuyeux d’y manger seul. De plus, j’aime beaucoup pique-niquer dans de beaux endroits.

Du fait de la météo quelquefois maussade, j’ai quelquefois mangé au resto à midi autant pour me réchauffer que pour manger un vrai repas roboratif ; de plus les menus des restos français sont assez économiques à midi, mais souvent inabordables le soir, avec un service lent mieux adapté aux convives qui viennent là pour bavarder.

Le soir, j’ai souvent mangé dans ma chambre, grâce à mon thermoplongeur « magique » qui m’a permis de préparer soupes ou pâtes instantanées, suivies de pain accompagné de charcuterie ou de fromage et d’un fruit. Ensuite, une tisane et au lit !

En chambre d’hôtes, j’ai quelquefois mangé en table d’hôtes mais cette option n’est pas toujours proposée, et si elle l’est, c’est souvent un très bon repas, donc assez cher (20 à 25€). C’est bien agréable mais pas applicable tous les jours. J’ai eu la chance de tomber trois fois sur des chambres d’hôtes qui proposaient des repas simplifiés pour 10€ : omelette salade et fruit par exemple. Cette solution était parfaite pour moi.

Il est assez difficile de se faire des pique-niques équilibrés et variés, mais j’ai quand même réussi ce challenge ; voici quelques-uns de mes menus de midi :

Il est prudent d’avoir un repas d’avance dans les sacoches pour éviter les aléas d’approvisionnement. En effet, notre France profonde se désertifie, et les petits commerces alimentaires sont rares ; ne restent pratiquement que les supérettes en périphérie des bourgades. Attention aux dimanches ou lundis qui réduisent encore le nombre de points de ravitaillement.

En résumé, ce n’est pas simple de trouver à acheter ce qu’on veut quand on veut : les contraintes de poids, de durée de conservation hors frigo, de coût et de disponibilité sur le chemin du randonneur sont rarement compatibles !

La santé

Les petits ennuis de santé du cycliste ne sont pas très nombreux, mais peuvent rapidement pourrir l’ambiance.

Je pense d’abord aux fesses ! Comme les pieds du fantassin, les fesses du cycliste doivent être l’objet de soins constants, ce qui se traduit concrètement par :

Les mains peuvent souffrir d’ampoules ; j’ai choisi de larges poignées Ergon qui m’ont peut-être évité ces petits ennuis.

La saine fatigue ne doit pas devenir de l’épuisement. Je ne me considère pas comme un sportif mais je fais régulièrement un peu d’exercice physique : tous les jours, 30 minutes de vélo en ville à plat et deux heures d’aviron par semaine à un rythme de sénateur. J’ai 62 ans et souffre d’une légère malformation cardiaque qui m’interdit les efforts violents. Avec ces conditions physiques, assez médiocres disons-le, comparées aux fringants cyclistes sportifs, je peux quand même pédaler 100 km par jour à plat sans même sentir de grosse fatigue. L’important est de ne pas forcer ; dans les rares côtes que j’ai gravies, je me suis contraint à ne pas pousser trop fort sur les pédales, quitte à « mouliner » sur un tout petit développement, et je suis arrivé sans encombre en haut de toutes ces pentes sans être épuisé, même dans les cols du Jura ou dans les collines de l’Hérault avec 30°C ; il faut quand même admettre que j’avais un mois d’entraînement avant d’aborder ces épreuves !

Avant de me lancer dans cette aventure au long cours, j’avais quand même évalué mes limites. J’avais commencé en 2010 à longer le canal latéral à la Garonne depuis Toulouse pour voir jusqu’où je pouvais aller raisonnablement dans la journée et j’avais atteint Valence d’Agen, c’est à dire 90 km, sans gros effort. J’étais allé ensuite de Toulouse à Arcachon en 3 jours (300 km) toujours sans difficulté, puis de Toulouse à Sète par le Canal du Midi (250 km) en 3 jours. Je savais donc que je pouvais facilement faire 80 km par jour sur terrain plat ; par contre, j’ignorais comment mon corps allait réagir après un ou deux mois de ce régime ; de «  vieux » randonneurs m’ont rassuré et m’ont dit que le plus dur était de s’arrêter de pédaler… Je suis donc parti assez confiant, et ai constaté que j’étais chaque matin plus vaillant que la veille ! J’ai quand même eu une fois des courbatures, le jour où j’ai doublé mon étape (110 km) ; non seulement j’ai fait 110 km au lieu de 60 à 90, mais surtout j’ai dû rouler plus vite et forcer sur les pédales en finissant par un petit dénivelé de 100 m qui m’a achevé.

Les chutes sont bien sûr l’angoisse du cycliste : un trou dans la route, des gravillons ou de la boue en virage, un trottoir franchi de travers, une portière de voiture qui s’ouvre devant vous… sont les pièges que doit éviter le cycliste avec une extrême vigilance. Je ne suis jamais tombé lors de cette randonnée et suis bien conscient que j’ai eu de la chance. Le port du casque limite évidemment les conséquences les plus graves, mais une grave écorchure ou une épaule démise sont suffisantes pour immobilier longtemps un cycliste.

Le retour d’expérience

Les voies vertes

Nos voies vertes françaises sont merveilleuses ! Pas idéales certes, on aimerait des revêtements plus roulants, une signalisation plus complète, être toujours à l’écart des voitures… mais le bilan est vraiment positif et permet de voyager longtemps dans de très bonnes conditions. Lorsque je discute avec des anciens qui ont fait ce genre de voyage dans les années 70 ou 80, le progrès est énorme autant en qualité de revêtement que de nombre de pistes accessibles à vélo.

Le site http://www.af3v.org est la clé d’entrée de ce monde merveilleux des voies vertes.

La Vélodyssée (Atlantique) souffre de peu de critiques sauf en Vendée, vers Marans, où elle emprunte des chemins de halage caillouteux ou non entretenus (hautes herbes) ou des routes secondaires monotones entre des champs de maïs.

La Loire à Vélo, la plus ancienne des voies vertes je pense, est un vrai bonheur bien qu’empruntant quelquefois des routes secondaires. La suite du trajet par l’Eurovélo6 est excellente sur 80 % du trajet : il reste des tronçons non aménagés qui empruntent des routes départementales assez fréquentées, sans voie cyclable.

En Suisse, les vraies pistes cyclables existent seulement autour des lacs ; dans les collines et montagnes, ce sont seulement des circuits cyclables bien balisés qui empruntent des routes à faible circulation. Malheureusement, ces routes doivent passer sur quelques kilomètres par des routes très fréquentées qui sont étroites du fait du relief. J’ai passé une fois un mauvais quart d’heure sur ce genre de route, en côte, avec les camions qui doublent à 50 cm, qui plus est sous la pluie ! Prêt à monter dans le premier train pour rejoindre mon étape, j’ai eu 10 mn après la surprise d’une éclaircie et surtout d’une superbe piste tracée au milieu des prairies fleuries ; je suis passé en 5 mn de l’enfer du cycliste (route, camions, côte, pluie) au paradis (piste déserte, prairies, pente douce et soleil) ! Les sites web pour cyclistes recommandent d’ailleurs de prendre le train pour franchir les mauvais tronçons de ce genre.

La voie Viarhôna qui longe le Rhône de Genève à la Méditerranée est plus un projet en chantier qu’un vrai parcours cyclable ; elle n’est réalisée qu’à 60 % environ et les tronçons non réalisés peuvent être vraiment désagréables, par exemple sur l’ancienne Nationale 86, rive droite du Rhône en aval de Lyon. Elle n’est à utiliser que par des cyclistes bien avertis du problème, n’y amenez pas d’enfants ou des randonneurs débutants. Les parties aménagées en amont de Lyon sont très agréables, au pied des contreforts alpins. J’ai toutefois évité la première section de Genève à Seyssel, autant parce que c’est un parcours avec de forts dénivelés, que parce que j’avais l’opportunité d’une étape en famille à Annecy ; j’ai été transporté en voiture de Genève à Annecy, et ai fait Annecy-Seyssel par les coteaux. Le parcours de Seyssel jusqu’à Lyon comporte une majorité de très bonnes voies, et quelques passages en départementales bien roulantes mais assez fréquentées. L’entrée dans Lyon se fait par un immense parc naturel très aménagé fort agréable ; en aval de Lyon, ce sont surtout des pistes sur les digues de canalisation du Rhône : on fait plus un voyage de découverte des aménagements hydrauliques géants du Rhône qu’une plongée dans la nature ! Vous y découvrirez les multiples barrages et centrales hydrauliques ou nucléaires qui produisent l’énergie de la région Rhône-Alpes. Ceci dit, quand on pédale sur les levées de la Loire, on ne pense plus aux milliers de forçats qui les ont construites de leurs seules mains aux XVIIe et XVIIe siècles ! Au sud de Pont Saint Esprit, comme la voie n’existe pas vraiment, j’ai choisi de prendre les routes secondaires pour rejoindre la voie PassaPaïs à Bédarieux.

Cette voie verte PassaPaïs, de Bédarieux à Mazamet (76 km), traverse la Montagne Noire via Labastide-Rouairoux, c’est l’idéal du randonneur à vélo : comme c’est une ancienne voie de chemin de fer, la pente est douce et régulière pour monter à 450 m d’altitude ; il y a toutefois quelques courtes pentes un peu raides pour contourner certains ponts qui n’existent plus, à faire à pied pour les moins vaillants. On se trouve à monter ces 300 m de dénivelé sans forcer, avec de jolis paysages, dans un calme absolu. La piste passe sur des ouvrages d’art remarquables : ponts, tranchées ouvertes et deux tunnels. Ces tunnels sont normalement éclairés automatiquement à chaque passage de cycliste, mais c’était en panne le jour où je suis passé, heureusement mon éclairage marchait bien ! Pédaler sous un long tunnel obscur est une expérience insolite !

De Pont Saint Esprit à Bédarieux via Montpellier



Choisir son trajet dans ce coin de France est bien difficile : si l’on veut éviter les pentes, il faut s’approcher de la Méditerranée et rouler alors sur des routes départementales très fréquentées et sans ombre ; les pistes cyclables sont très rares dans cette région (il existe quand même une bonne voie de Nîmes à Sommières). Si l’on veut aller au plus court, il faut franchir une succession de collines d’environ 100 m de haut, mais l’environnement est alors très agréable entre vignes et forêts de pins ou de chênes, et les routes sont peu fréquentées. J’ai choisi une voie moyenne, roulant en partie « en bas » et en partie dans les coteaux. Avec ce choix, j’ai quand même franchi un dénivelé cumulé de 300 à 500 m chacun de ces trois jours. Certaines côtes montées sous 30° C en plein soleil restent dans mes souvenirs, mais la bête a tenu le coup.

La solitude



C’est le fait que je sois parti seul qui a le plus étonné mes proches. Pour être franc, j’avais espéré être accompagné en partie sur mon périple par l’un ou l’autre des amis ou membres de ma famille, mais tout ce petit monde n’a pas pu se libérer sur cette période de l’année traditionnellement bien occupée. Mais comme je souhaitais aussi être tranquille, sans autre contrainte que la gestion de ce voyage, j’ai fait contre mauvaise fortune bon cœur.

Bien que peu habitué à la vie solitaire, j’ai été finalement très heureux de cette liberté, cette indépendance, cette insouciance que l’on ne peut obtenir que seul. S’arrêter quand on veut ou piquer une pointe de vitesse sans souci de contraindre son compagnon, supporter les conséquences d’une galère dont on est responsable sans avoir à s’en excuser, faire ses menus ou choisir son hébergement à son goût propre … tout cela simplifie bien la vie. « Mieux vaut être seul que mal accompagné » dit-on ! J’ai eu la chance de ne pas avoir d’ennuis ou de coup de blues qui m’auraient rendu un compagnon indispensable.

Étant très autonome pour tous les aspects de la vie quotidienne, je n’avais pas à redouter de ne pas bien savoir me débrouiller tout seul pour la navigation, la recherche d’hébergements, la lessive, la nourriture, la technique du vélo, etc… Le seul risque objectif de cette solitude était l’accident grave de vélo ou de santé dont un compagnon aurait pu me sauver. Comme j’allais emprunter des voies assez fréquentées, j’ai pensé qu’en cas de gros pépin, j’avais de bonnes chances de rencontrer quelqu’un moins d’une heure après un éventuel accident ; de plus, j’avais un téléphone. Heureusement, tout s’est bien passé !

J’ai toutefois fait une des étapes avec un vieux copain, c’était très agréable mais ce n’est pas la même expérience de randonner seul ou à deux et c’est encore une autre ambiance en groupe. Chaque formule a ses avantages et ses contraintes, je ne regrette aucunement cette expérience solitaire qui convenait très bien à cette période de ma vie.

La technique vélo



Mon « Velodeville » a été un très fidèle compagnon ! Il ne m’a imposé qu’une petite crevaison, la veille de l’arrivée, à un moment quasi idéal, en ville, à l’heure du pique-nique. J’ai même pu me laver les mains à l’eau chaude après la réparation !

J’avais quelques inquiétudes sur l’adéquation de ma transmission à seulement 8 vitesses, mais elle s’est avérée idéale, même en côte ; le rapport le plus court correspond à peu près à la vitesse d’un piéton ; si ça monte trop, autant aller à pied, ce que j’ai fait durant seulement quelques centaines de mètres !

La selle Brooks s’est avérée de plus en plus confortable, à moins que ce ne soient mes fesses qui s’y soient adaptées !

Je n’ai regonflé mes pneus que 3 fois je crois !

Mes freins à disque m’ont agréablement surpris : je pensais que c’était un gadget inutile, mais lorsque j’ai eu à freiner dans les descentes des dunes des Landes et surtout du pont sur la Charente, j’ai été bien content de les avoir pour freiner mes 105 kg de bonhomme, vélo et chargement lancés à 50 ou 60 km/h.

La seule modification que je ferai à la prochaine randonnée de ce genre sera de m’équiper de sacoches sur la roue avant pour mieux équilibrer le vélo, ce qui évitera l’instabilité en descente. Mes vielles sacoches arrière auront besoin d’être remplacées, victimes de fermetures éclair défaillantes !

La santé



Mon petit cœur mal formé a brillamment fait le job, les mollets, les cuisses et le moral sont devenus d’acier, le teint hâlé (mais un mélanome s’est déclaré sur l’avant-bras !), cinq kilos ont fondu sur les petites routes de France et mon taux de cholestérol s’est bien amélioré !

J’ai été étonné par mon absence de fringale ; je m’apprêtais à avoir envie de dévorer des montagnes de pâtes ou de frites après ces gros efforts, mais j’avais juste bon appétit sans plus. Au début, je me forçais à manger au moins toutes les deux heures un petit en-cas de fruits secs ou biscuits, mais petit à petit, je n’en ai plus mangé, faute d’envie. J’ai toujours fait de solides petits déjeuners avec au moins 100g de pain et il m’est arrivé de ne rien manger entre 8h30 et 13h30 tout en pédalant presque sans arrêt.

La photo



Je suis photographe amateur, bien équipé avec une paire de boîtiers reflex et le jeu d’objectifs qui va avec, je considère donc le sujet photo avec grand sérieux.

Il est à mon avis inenvisageable de partir avec un gros reflex dans ce genre d’expédition : trop lourd, trop fragile, trop lent à mettre en service, trop risqué de se le faire voler, etc…

Question subsidiaire : faut-il emmener un bon appareil compact ou se contenter du smartphone ? Ça fait 500 g de plus, un machin de plus à caser, à recharger le soir, à surveiller ... pour quelques bonnes photos en plus.

J’avais déjà tenté l’expérience d’un voyage en Suède avec pour seul appareil photo mon smartphone, qui était à l’époque en Samsung Galaxy 5, c’est à dire aussi bon qu’un appareil compact ordinaire, mais à focale fixe grand angle ; j’avais constaté que c’était une contrainte forte de n’avoir qu’une optique grand angle mais qui pouvait induire une bonne créativité. La qualité de l’image est bien suffisante pour un usage web ou tirage papier 10x15cm. Les vraies limites sont l’absence de téléobjectif et la mauvaise qualité en lumière faible, ce dernier point étant tout à fait secondaire en rando au mois de juin !

Je ne suis donc parti qu’avec mon smartphone Sony M4 Aqua qui m’a donné toute satisfaction, y compris de continuer à fonctionner sous la pluie battante, ce que très peu d’appareils compacts auraient supporté. Il m’est bien sûr arrivé quelquefois de regretter un téléobjectif, mais…

Je me suis fait quand même piéger par trois particularités de ce genre d’appareil :

J’ai ainsi goûté, et vous aussi, au plaisir des photos géolocalisées automatiquement, sans souci particulier autre que d’attendre quelquefois le passage d’un satellite GPS complémentaire ! Quel plaisir de retrouver sans problème le lieu précis des prises de vue !

J’ai pu aussi transmettre à mes proches les photos du jour avec des manipulations assez simples qui me prenaient seulement une ou deux minutes. Ils pouvaient ainsi constater ma progression, voir les paysages traversés et sous quelles conditions météo.


Le GPS



Formidable outil que ce GPS ! Surtout quand il est couplé à un logiciel de navigation dans le même appareil qui fait tout, nommé smartphone. J’ai utilisé l’application OSMand+, basée sur la cartographie Open Street Map. J’ai téléchargé à l’avance les parcours des voies vertes au format gpx, et « y’a plus qu’à » suivre les consignes. C’est aussi très pratique pour rejoindre la piste « officielle » si l’on s’en est éloigné volontairement ou non. Pour les trajets hors voies vertes, je me suis aidé du logiciel de navigation en utilisant l’option « vélo » qui trouve les chemins plus ou moins cyclables, mais il n’évite pas les pentes, ni les chemins caillouteux : c’est plutôt une option pour les VTTistes.

Le problème de l’autonomie du smartphone en mode navigation est évidemment une contrainte. Mon Sony a une autonomie raisonnable, et permet de faire 2 à 3 h de navigation par jour. Je ne l’ai donc utilisé que pour les phases les plus délicates du trajet que sont la traversée des villes et les sorties de village. Entre ces points, je me suis plus appuyé sur le balisage des voies vertes que sur le GPS, mais j’ai été bien content de m’y référer pour retrouver le chemin perdu à l’occasion.

J’avais emmené un accumulateur supplémentaire qui permet d’augmenter de 50 % l’autonomie ; avec cet accessoire, je m’en suis toujours sorti.

Je n’ai emmené comme carte papier que la carte de France des voies vertes, publiée par l’AF3V.